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M​é​lanie Col ou les aventures de la femme bougie

by MurR Caboche

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1.
Elle n’a jamais su quel était son rôle, Mélanie Col, Mais un soir où elle se traîna laide au bal, Mélanie cale, Elle jeta son dévot cul dans la farandole, Mélanie s’étiole, C’est ce poids, ces résidus de nerfs claquant comme des cymbales, Mélanie mal. - Tu veux quoi toi ? Je veux t’aider. - Un gentil ? Laisse moi rire ! L’homme qui ce soir-là, l’attrapa par la parole et le col, Mélanie folle, Se mit à l’aimer dès les premières amères rasades, Mélanie sad, Au lever du jour, elle n’eut pas envie de prendre son envol, Mélanie recolle, Elle saura faire des épines de l’homme un vaste sourire azuré. - Toi aussi tu rougis. Encore un point commun Mélanie. - Je t’attends depuis si longtemps. J’ai préféré être poète, amoureux ignorant, je t’aime. Vois Mélanie, cette sensation intense quand dans mes bras tu te réfugies, Cette délivrance commune, ce sentiment d’avoir trouvé notre logis. Une à une, tu aimais dompter les flammes mais aujourd’hui, bêtement tu rougis. Ces temps fades passés à pleurer en vigie, ces dépenses malsaines d’énergie, Se sont envolés avec nos peines, l’hémorragie finie comme par magie. Il y a toujours une lueur, un regard différent, un sourire qui surgit, C’est la fin du voyage de nos coeurs perdus en léthargie, Nous sommes de retour vers la vie, Tu es Mélanie, la femme bougie ! « Mélanie crawle, Mélanie drôle, Mélanie soul, Mélanie frôle, Mélanie molle, Mélanie troll, Mélanie iole, Mélanie dégringole ». Mélanie recolle...
2.
La route se longe et se rallonge, Au bout, je brancherai la prise. Sans tabou, j’emprunte le sillon de mes songes, Suivre les empreintes qui mènent à la berge grise. Ces eaux sales qui rongent, donnent à mes pieds des rêves doux, Mon coeur clivant courbe l’échine et cogne à la porte de mon cou. Comme moi, cette route n’en mène pas large, Barges sont celles qui sont venues peupler mes plages, Sous quel lit de rivière te reposes-tu ma belle ? Dans quel tripot des mains aux fesses te sont scalpel ? Au moment où elle jetait sa liasse au visage d’un baveux mariole, J’entrai l’oeil pugnace dans ce bouge crade, le colt frivole: Personne ne bouge ! Mains sur la nuque, tous face au mur, vite ! Après qu’elle ait flanqué une gifle à l’ignoble cadre bandant, Se fermèrent sur mon épaule les pupilles de fauves d’un ange tremblant: -Tu t’appelles comment ? Mélanie. - Mélanie Comment ? Mélanie Col. - C’est ton vrai nom ? Je suis ta mélancolie. Nous voilà vierges, comme deux barges sur une berge, Cette route toute tracée sans doute venue d’un con de cierge, Bientôt nous serons trois à chercher notre colline, Mélanie, (oui), suis-moi ! il faut d’abord prendre la « route- in ». Deux barges sur une berge, Comme deux barges sur une berge, Deux barges sur une berge, Comme deux barges sur une berge.
3.
La route in 02:54
A son réveil, l’homme prit dans ses bras son grand amour, Il posa doucement l’oreille sur son ventre rond à la peau de velours. Mélanie Col n’en avait que faire des fautes d’humeur de son sauveur, Emprisonnée dans le réel, les prises de sang, l’aquagym et les docteurs. Elle claqua la porte et alla se perdre dans les méandres de la ville, Avec une forte envie d’alcool, de pétard et de vaudeville. L’enfant paniqué qui choisit ce moment pour entrer dans la vie, Commencera sa destinée sur la banquette arrière d’un taxi. C’est la routine, pour ceux qui s’encroûtent, se dopent la mine. C’est la route in, pour ceux qui s’en foutent, les dopamines C’est la routine, pour ceux qui se floutent, s’en « carrent » la mine, C’est la route in pour ceux qui sont cool et illuminent. « Il a les lèvres de sa mère ! » lui souffla le pervers pilote moustachu, Le taxi s’éloigna de l’hôpital et s’engouffra dans une sordide avenue, Il ne vit pas dans son rétro le jeune père alerte et coutumier des pires salauds, Arriver en trombe à sa hauteur pour lui coller une balle, dans le ciboulot. « Big bam vroum », le taxi termina sa course dans un mur de briques, Mélanie Col et l’enfant s’en sortirent, le père est en fuite, en Afrique. C’est la routine, pour ceux qui s’encroûtent se dopent la mine, C’est la route in, pour ceux qui s’en foutent, les dopamines; C’est la routine, pour ceux qui se floutent, s’en « carrent » la mine C’est la route in, pour ceux qui sont cool et illuminent.
4.
Lettre Mélanie: Reviens vite mon amour, goutte à goutte, je fonds. En flux continu, de la tristesse s’échappe de mes entrailles, parfois du plafond, Mes larmes sont de cire et le meilleur de moi maintenant se taille. Nous étions si légers, si amoureux, comme deux danseurs aplatis sur la paille. Lucky a bien grandi et comme toi, il sera chêne et roseau, Il a le coeur tendre et la sagesse ferme des samouraïs. Je sens ton âme qui vers moi s’amène, Es-tu mort mon prince ? J’ai senti hier soir dans un rêve, Le souffle, De ton dernier je t’aime. Lettre Aldo: Mes amours, Je prends la mer ce soir, Je brûle de vous retrouver, s’il le faut j’allumerai tous les phares. Vivre loin de vous n’a pas de sens et Lucky comment va-t-il ? Sait-il que son père est un peu comme Robinson échoué sur son île ? Difficile pour moi d’embarquer, de me saigner pour des passeurs aux sourires hagards, Mais qu’importe, je me sens comme Ulysse fuyant Gibraltar pour Ithaque. Le vent se lève, on me traite de lapin blanc miséreux, d’écumeur de malheur, Nous fuyons pourtant tous l’enfer, ces mortes vies que l’on plaque, Mélanie, je rentre !
5.
Assis sur un banc, Aldo Rédo fixait l’horizon sale et nuageux, Son regard rugissant forçait l’inclinaison des lions les plus fougueux. Et les chiens se taisaient lorsqu’il sortait de sa cage et jappait sa colère, Devant le trafic à fric des passeurs dépassés par l’Afrique et ses guerres. Poussé par l’Amour, Aldo monta sur un radeau avec de bien maigres migrants, Et faisait tache comme un grain de sel dans un poivrier transparent, Il conta aux galériens que les attendent matraques et maisons de fortunes, Puis se mit à pleurer du sifflement des bombes, de l’origine de leur pécune. Malgré la peur et le remous, il se laissa bercer par leurs chants tant il aimait ces airs, Le radeau coula et les noyés flottèrent un moment dans l’abysse mi-noire, mi-bleue A vingt mille lieux de là, Mélanie Col enlaça son fils et mouilla l’ancre dans ses yeux Le grain de sel dans cette mer d’huile s’était lentement dissous, Et se mit à causer avec Aimé Césaire: Et toi le blanc, Regarde ce que tu as fait de la ferveur de nos terres, Ce bonheur noir que tu as puisé et tes valises pleines de diamants songes Regarde-là ton Europe, des moutons qui broutent devant « Paris-brûle-t-il ? » Ton eldorado est une tombe Aldo, et tes énarques en sont les missiles, Et tes énarques en sont les missiles. Et toi le blanc, Nous avons été unis et nous avons pourtant donné l’alerte, Mais tu as préféré l’assèchement de l’in-épongeable dette. Regarde la ton Europe, les bombes explosent à Londres, à Paris, Comprends-tu que ceux qui se la pètent, ce sont des enfants, Les enfants de Charlie, Ce sont tes enfants, Nos enfants ! Et les chiens se « taisèrent », Et les chiens se « taisèrent », Et les chiens se « taisèrent », Et les chiens se « taisèrent ».
6.
Les mois, les années passèrent et l’enfant vit le maquillage de sa mère couler, Elle lui forgeait un caractère si trempé qu’il faisait du coloriage avec du barbelé. Mélanie pleurait son homme, sa vie de conne et embrassait sauvagement l‘insipide alcool, Des beaux-pères de plus en plus moches entamèrent un défilé dans le garage où habite, la famille Col. Nourris par les mythes et légendes qu’elle inventa ivre à son amour de fils, Le jeune Lucky avait la rage de vivre et érigera son père en un respectable shérif : « D’abord commencer par les beaux papas infidèles et producteurs du malheur de sa mère, Puis s’en suivront les fauteurs, les facteurs, les faucheurs, Et autres enfoirés de phacochères ». Faut dire qu’il portait bien son prénom le p’tit Lucky Col, Incorruptible et bien élevé, il savatait les nuisibles à coup de grole. Poussé par l’orage, il ouvrit l’écluse qui épongea le corps de sa mère quasi mauve, Cet amour en disette le rendait buse mais à force de patience, elle eu la vie sauve. Lui qui rêvait d’une vie saine et assaisonnée, aujourd’hui Lucky avait assez zoné, La photo de son père sur son portable, il part en Afrique pour le ramener. Mamala cava, papalaba vapa Mamala cava, Papalaba vapa « D’abord commencer par le Nord et faire parler ceux qui savent si bien se taire, S’en suivront, les passeurs, les pousseurs, pisteurs imposteurs et autres enfoirés d’rançonneurs ». Faut dire qu’il portait bien son prénom le p’tit Lucky Col, Incorruptible et bien élevé, il savatait les nuisibles à coup de grole. Sur la piste de son père, Lucky Col ne savait plus où donner de la tête, Tellement affecté par la folie et la manière dont la pire horreur le soir devient fête. Il ne put s’empêcher d’intervenir, de donner sa vie en évacuant les enfants d’une école, C’est en direct, sur « Télé Voyeur », que la mort de son fils fut annoncée, à Mélanie Col. Mamala çava, papalaba vapa, Mélanie coule et Lucky vole. Mamala çava, papalaba vapa, Mélanie coule et Lucky vole.
7.
Elle a marché trop vite, maintenant elle attend son âme, Le nez collé à la vitre, qu’elle est bien triste sans ses hommes. Et ses vieux démons qui invitent, vers la sortie ses larmes, Elle a le cerveau qui crépite, Pas de doutes, Elle est en flamme. Elle a du prendre la fuite et revenir à la rame, Juste un mot sur le post-it, écrire ses états drame. Il y a 2 anges qui la guident sur ce chemin qui crame, Elle a le coeur qui cogite, Pas de doutes, elle est en flamme. En flamme, elle est en flamme, En flamme. Elle a caressé le vide dans l’attente des matins calmes, Dans ce fracas inaudible, elle a brandi l’oriflamme. La possibilité d’une vie, c’est un spam ! Pour ses deux princes qui palpitent, Pas de doutes, Elle s’est enflammée ! enflammée enflammée enflammée.
8.
Elle a mis toutes ses colères en attente, Et donne tout son temps aux démunis, aux âmes errantes. De plus aucun bougre sot elle ne sera l’amante, Et apprend à repousser les doutes des ombres abondantes. Pendant la nuit, elle parle au soleil, Elle se sent libre, la reine des abeilles, veille. Pendant la nuit elle n’a pas sommeil, Elle sait comment finir, faire sonner le réveil, l’éveil. Mélanie a su pardonner mais elle n’aime pas le deuil, Elle reste touchée par les souffrances que refuse de voir son oeil. Il y a sans doute un moyen de réveiller les feuilles mortes, De donner un sursaut, de rendre l’onde des autres bien plus forte. Pendant la nuit, elle parle au soleil, Elle se sent libre, la reine des abeilles veille. Pendant la nuit elle n’a pas sommeil, elle sait comment finir, faire sonner le réveil. Pendant la nuit, elle parle au soleil, Elle se sent libre, la reine des abeilles veille. Pendant la nuit elle n’a pas sommeil, elle sait comment finir, faire sonner le réveil.
9.
Arc en ciel 02:40
Elle arrive au bout du chemin et monte la première marche de l’arc en ciel, Toutes ces couleurs qui ne se mélangent pas, sont si belles, Sont si belles. Elle choisit le bleu, il est le souvenir du regard tendre de ses hommes, Douce nuance du ciel, de la mer, lorsque tombent les gouttes et les atomes, Lorsque tombent les gouttes. Non loin devant, la porte céleste entrouverte, Bientôt les retrouvailles. Demain matin elle signera son bail avec les anges, Ils souffleront la bougie fondue au bout de ses phalanges. Elle brille, la femme bougie, Elle luit , la femme bougie. La femme bougie rougit comme au début d’un amour éconduit, Elle s’est consumée de passion et se dirige droite vers le conduit. Elle sourit, la femme bougie, Elle fourmille, la femme bougie, C’qu’elle est belle la femme bougie, Sur l’arc en ciel, elle s’enfuit, La femme bougie, elle s’enfuit, la femme bougie.
10.
Mélanie meurt demain et comment vous dire c’est bien, Mélanie meurt demain, elle laissera sa peau de chagrin, enfin ! Mélanie meurt demain et comment vous dire, c’est loin ! Mélanie Col pose sa canne et emporte avec elle son vieux jerrican, Elle s’imagine leurs têtes s’enflammer, s’étouffer leurs rires, leurs ricanes. Le foulard qui recouvre ses blancs cheveux fera office de mèche, Les fêlures de la vie ont assoiffé son coeur et sa mémoire devenue sèche, Mélanie meurt demain et comment vous dire, c’est bien. Rendre hommage à ses deux hommes est la dernière chose à faire, Avant de nager vers les sirènes qui ont sans doute pris ses affaires. Ses chromosomes spongieux et généreux n’ont jamais croisé le moindre Dieu, Elle n’eut d’amour heureux que pour ceux qui ont su écarquiller ses yeux, (et comme eux, ils ne sont que deux), Mélanie meurt ce matin et comment vous dire, c’est bien. Pour ce dernier jour elle se maquille avant de resquiller et d’enlever de sa moto la béquille. Effeuillant sa vie, goutte à goutte elle vacille, et embrasse sur le marbre la photo de Lucky. Une fois son maigre pécule et sa maison léguée à celles que la vie bouscule et bascule, Elle roule à toute allure, allume son foulard et pour un court instant redevient libellule. Les badauds intéressés diront qu’elle avait le sourire large et détendu, Quand un dimanche matin, Mélanie Col s’engouffra en feu, Dans la salle des pas perdus.

about

"Mélanie Col ou les aventures de la femme bougie" est un concept album, "une nouvelle sonore" qui raconte en 10 titres poétiques, la vie tourmentée de Mélanie Col, anagramme de Mélancolie.

credits

released October 1, 2020

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MurR Caboche Sarzeau, France

MurR Caboche écrit et compose des histoires, des "nouvelles sonores".

texte/composition/guitare: Marc Boucher

basse: Eric Sauzade

Batterie, choeurs: Simon Sauzade

piano, choeurs: Adriana Vogelbein

Mixage: Jonathan Marcoz

Mastering: Adam Bastard

Illustrations: Benjamin Flao
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